Les élèves de terminale, spécialité Histoire des Arts, travaillent en ce début d’année sur un thème particulièrement fécond : « Femmes, féminité, féminisme ». Ils sont ainsi invités à réfléchir à la place des femmes en art. S’ils ont eu tout le loisir, au cours de leur parcours, de voir des femmes représentées sur les toiles, ils ont eu en revanche moins d’occasions de voir des femmes artistes. Les choses, bien sûr, évoluent et, que ce soit au MAMC+ de Saint-Étienne, au MAC Lyon ou au Musée des Beaux-Arts, ils ont pu partir en quête de ces artistes femmes et découvrir, ce faisant, tout leur talent ! Mais il est peu de dire que la place des femmes sur les cimaises françaises reste marginale.

C’est dans le cadre de cette réflexion qu’ils ont rencontré, au lycée, Sabine Feliciano, une artiste locale envoûtée par le textile. Elle est venue leur parler d’art, de libération des femmes, d’équilibrisme entre aspirations artistiques, contraintes familiales et nécessités économiques…

En plus de partager son travail, elle est venue préparer la Fête des Arts, au cours de laquelle les élèves seront invités à présenter ses œuvres…                                            Affaire à suivre !

Après avoir réalisé des études de comptabilité ainsi qu’une école en communication, Sabine Feliciano s’est formée dans le graphisme en parallèle de sa passion pour l’art, le textile et notamment le patchwork.

Les plus anciens patchworks ont été découverts en Égypte ancienne et en Inde. Ils apparaissent également aux États-Unis à partir du 17ème siècle. Les Américaines reprennent les vêtements abîmés de leur famille, découpent les parties cassées et assemblent d’autres bouts de tissus encore en bon état afin de reconstruire des ensembles, notamment des couvertures. Le patchwork est l’art de construire avec ce que l’on a déjà sous la main. Associer des carrés de tissus ayant différents motifs, des perles, du nylon, du crochet… afin qu’ils ne forment plus qu’un. Les textiles sont réutilisés et modifiés afin d’avoir une deuxième vie.

L’art du patchwork est essentiel pour S. Feliciano. Pour elle, il est nécessaire de prendre le temps de réaliser des œuvres que l’on apprécie, et non pas d’en vendre un maximum, car ce travail fastidieux est long et minutieux.  Pour citer S. Feliciano : « Loin des préoccupations de vitesse, d’efficacité et de consommation, ce processus de création utilise des savoir-faire et des techniques traditionnels de textiles, tels que la broderie, le tricot ou encore le crochet. Mélangeant graphisme et contes enjolivés, le tissu reste un lien étroit entre mémoire et émotion, il est malléable et fragile. Mes réalisations évoquent un univers qui s’abîme, se désagrège puis disparaît. »

Ce groupe d’élèves a pu découvrir en profondeur le patchwork et le travail d’une artiste française. Nous remercions l’intervention et le temps partagé en la compagnie de Sabine Feliciano.

De plus, l’année dernière, Sabine Feliciano avait également rencontré des élèves d’Histoire des Arts et avait participé à un podcast sur radio urfé. N’hésitez pas à aller y jeter un œil !
https://radio-urfe.edu42.ac-lyon.fr/2024/12/10/sabine-feliciano-un-echange-stimulant-avec-les-eleves-de-terminale-histoire-des-arts/

Médérie Blondiaux et Kévin Maenner